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De nationalité française et suisse, Christine Isperian vit et travaille en Suisse.

Ses dernières réalisations prennent la forme de sculptures textiles. Elles tracent des courbes fluides colorées par des tissus teints au batik. Elles nous plongent dans un univers organique où se mêlent le végétal et l’animal. Un désir de formes qui se déplient, s’engendrent les unes les autres. Un univers qui trouve ses sources dans la décantation de formes végétales observées et de formes corporelles imaginées. Entre ce végétal et les représentations de notre intériorité, pas de distinction, mais un continuum dans lequel les projections se confondent. Une manière de se figurer en lien avec ce qui nous entoure, de vivifier nos filiations au vivant. Cette approche s’associe à celle d’une série de dessins réalisés il y a une vingtaine d’années, «les dessins bleus». Des dessins singuliers dont certains figurent dans la Collection d’Art Brut de Lausanne.

Précédemment et durant une dizaine d'années, Christine Isperian travaille sur le thème de la migration et de la pluralité de nos identités. Pour cela elle utilise le vêtement, ou plus généralement le textile, dans ses dimensions esthétiques, traditionnelles et sociologiques. Ce matériau lui permet d’exprimer la diversité des cultures et de célébrer leur cohabitation. Ainsi elle décloisonne, inclut, relie, expérimente le monde global dans lequel nous vivons. D’autres œuvres, avec d’autres textiles comme le jean, évoquent la mondialisation. Christine Isperian réalise aussi des projets en partenariat avec des migrant.e.s (voir AVEC!) et anime des ateliers.

2023
«Fluidité», exposition individuelle, Galerie 7, Lyon, du 31 mars au 28 avril 2023

2022
«Artistic Approachs», exposition collective, Espace Philippe Rochat, Crissier, du 6 au 11 novembre 2022
«Coexistence», exposition collective, Pôle Sud, Lausanne, du 9 au 30 juin 2022
«Textile organique», exposition individuelle, Espace Richterbuxtorf, Lausanne, du 19 mai au 9 juin 2022

2021
«Article 13», exposition individuelle, Ferme des tilleuls, Renens, du 31 mars au 18 avril 2021

2020
«Quelques oiseaux», exposition individuelle, Ferme Asile, Sion, du 19 juin 2020 au 6 septembre 2020

2019
«Rencontres artistiques», exposition collective, Espace Tilt, Renens, du 15 au 29 novembre 2019

2018
Exposition du Drapeau suisse dans le bureau de Madame Simonetta Sommaruga, présidente de la Confédération Suisse en 2015 et 2020, Palais fédéral Berne
Festival Sarabandes, exposition collective, Charente Maritime

2017
Fresque «Avec les migrant.e.s!», réalisation et exposition d’une fresque réalisée avec des populations migrantes et composée de 70’000 bouchons en pet, du 5 octobre au 2 novembre 2017
«Teximus», exposition collective, Zug, du 16 au 19 mars 2017
«Traverser les mûrs», exposition individuelle, Fondation ABPi, Lausanne, du 20 janvier au 18 février 2017

2016
«Rifugi», exposition collective, le Cabanon, galerie de l’Université de Lausanne, octobre-décembre 2016
«Kapitalismus, what else?», exposition collective, Schöftland, du 28 août au 18 septembre 2016

2015
«Dessins bleus», exposition individuelle, CPNA, Lausanne, du 22 janvier au 19 mars 2015
«Rencontres», exposition individuelle, CHUV, Centre Hospitalier Universitaire Vaudois, du 2 juillet au 27 août 2015
«Y en a point comme nous», exposition collective, musée romain Lausanne-Vidy, avec un drapeau vaudois, du 13 juin 2015 au 14 février 2016
Distinction Jacqueline Oyex dotée d’un prix de 9’000frs.

2014
«Convives», exposition individuelle, Galerie Richterbuxtorf, Lausanne, du 4 septembre au 11 octobre 2014

AVANT
Dans une première vie professionnelle, l’artiste pratique le métier de graphiste pour des institutions culturelles comme le Ballet Béjart Lausanne, l’Orchestre de Chambre de Lausanne, des musées et œuvres d’entraides.
Diplômée de l’Ecal (Ecole d’Art de Lausanne), 1988

 
 

Drapeaux métissés.
Rencontres de tissus.
Destins croisés.
Dentelles et batiks.
Afrique, Asie, Amérique. Orients. Ici

Coquillages et barbelés.
Des pièces de vêtements pour faire une voile.
Des enjôliveurs en nouveaux fétiches.
Les œuvres de Christine Isperian.

Couleurs qui claquent,
Étoffes qui se frottent,
Perles et paillettes,
barrières et fer,
Oser. Créer.
Dire le monde.
Le sien, le leur, le nôtre.
En migration. En création.

Christine Isperian aime les ailleurs, rencontre celles et ceux qui en viennent. De parents français et suisses, d’origine arménienne, elle porte en elle le souvenir de l’exil. Elle a grandi entre Orient et Occident. De la cuisine familiale aux tapis, qui sont bien plus que ça, de la musique au cinéma. Là-bas, ici. Avant, aujourd’hui. Elle a reçu la culture plurielle en héritage. En a fait très vite une mosaïque personnelle. Avant ses premières créations, à la sortie de l’enfance, avec des bris d’assiettes et de miroirs.

L’artiste choisit, compose, assemble. Elle ne craint pas les migrant.e.s.
Elle s’inspire de leur destinée et de leurs traditions populaires, exprimées par les tissus, les objets quotidiens et sacrés. Pour les saluer. Et révéler l’évidence de la rencontre. La beauté, oui, même dans l’errance. Au-delà. Et l’espoir qui surgit, entre les destins pluriels.

Un carré rouge, une croix blanche. Le drapeau suisse.
Assemblage de djellabah, soies indiennes, batiks asiatiques et africains, lampas chinois, pour le carré rouge.
Des broderies pakistanaises et de la dentelle de St-Gall, pour le carré blanc.
Le drapeau suisse. Autrement.
Celui d’aujourd’hui, avec les femmes et les hommes qui le composent.
Celui de Christine Isperian.

Engagée, femme de conviction et de passion, l’artiste rencontre les migrant.e.s. Pour les soutenir ou créer ensemble. Comme cette fresque géante, cette bâche de plastique recyclé sur laquelle sont fixés 70 000 bouchons de PET. Créer des M colorés, des M pour dire le monde, la migration, le métissage.

Créer et lutter. Résister. Rassembler des pièces d’étoffes sombres, pour dire la mort des mineurs sud-africains. Et des bouts de jeans, pour composer une carte du monde et révèler l’omniprésence américaine. Construire et exposer des barrières en fil de fer barbelé rasoirs. Des barbelés hérissés et tranchants, déchirants, repoussants. Avec ces barrières composer le mot Europe. Pour que la réalité des marges du continents prenne corps ici aussi.

Avec un bateau ou une voile, en guipures, wax, pièces de vêtements, étoffes, précieuses ou rudes, dire le voyage. Ces migrant.e.s qui partent en mer, sur toutes les mers du globe, avec leur humanité et leur culture pour seul bagage.

Avec les drapeaux, suisses ou français, recomposés, saluer leur arrivée. Et avec des parodies d’étendards, étoile ou croissant de lune, recomposés par bribes de tissus du monde entier, affirmer que tout est encore possible.
Vivre ensemble.
Tels ces bols d’un peu partout qui se côtoient sur un plateau de bois.
Christine Ispérian a nommé sa table, accrochée à la verticale, Convives.

Sonia Zoran


 
Numeri.ch Web Designer